Cette année dans le cadre du prix littéraire des lycéens et apprentis de la région Paca, j'ai eu à lire 6 ouvrages et comme aujourd'hui était décerné le prix, je me suis dit que, ne connaissant pas encore le vainqueur, il était encore temps de faire ma petite chronique... donc cette année au programme il y avait :
Atelier 62 de Martine Sonnet - Le temps qu'il fait
Renault-Billancourt ! Symbole de la classe ouvrière à l'époque des grandes luttes sociales. Que savent les jeunes générations d'aujourd'hui des milliers d'ouvriers pour lesquels la vie s'est forgée autour cette énorme machinerie ? Que gardons-nous en mémoire de ce que nos pères, nos grands-pères ont enduré dans cet enfer de bruit et de ferraille, bijou de l'industrie française ? Leur histoire est la nôtre, leurs conquêtes, durement négociées, chèrement acquises, nous fondent aujourd'hui. Nous sommes le fruit de leurs victoires et de leurs défaites. Héros humble et fier, le forgeron Armand Sonnet les incarne et les encaisse. Une vie de labeur, clope au bec, droit dans ses brodequins !
Avec une infinie tendresse, Atelier 62 ravive le souvenir d'une réalité disparue et raconte une vie d'homme, pièce maîtresse des temps modernes.
Une écriture réduite à l'essentielle, style télégraphique un peu dérangeante au début, une construction en chapitres alternés souvenirs d'enfance/recherches historiques de l'atelier 62 par thématique. J'ai beaucoup aimé mais bien compris pourquoi les élèves n'avaient pas du tout accroché...
Un de mes préférés.
Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal - Verticales
Décor d'un Marseille mi-fictif mi-réel. Les "petits cons" de la corniche plongent dans un vide hors frontière qui pourrait bien être le leur. Trois mètres, sept, douze… En bas la Grande Bleue, l'euphorie ou la tragédie. Quelle peur cherchent-ils à vaincre, au juste ? et que masquent-ils derrière leur attitude téméraire ? En bande pour se donner du courage, s'inventer une posture, donner un public à leur rituel, ils provoquent sciemment l'autorité et jouent leur vie à qui perd gagne. Suzanne fuit les beaux quartiers pour s'approcher d'eux, comme aimantée. De loin, fidèlement pourrait-on dire, le commissaire Sylvestre Opéra les observe tous. À chacun ses fêlures, à chacun ses attentes secrètes. Éviter le pire, ne pas entrer dans leur jeu. La vie est un défi sans cesse renouvelé.
Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal - Verticales
Décor d'un Marseille mi-fictif mi-réel. Les "petits cons" de la corniche plongent dans un vide hors frontière qui pourrait bien être le leur. Trois mètres, sept, douze… En bas la Grande Bleue, l'euphorie ou la tragédie. Quelle peur cherchent-ils à vaincre, au juste ? et que masquent-ils derrière leur attitude téméraire ? En bande pour se donner du courage, s'inventer une posture, donner un public à leur rituel, ils provoquent sciemment l'autorité et jouent leur vie à qui perd gagne. Suzanne fuit les beaux quartiers pour s'approcher d'eux, comme aimantée. De loin, fidèlement pourrait-on dire, le commissaire Sylvestre Opéra les observe tous. À chacun ses fêlures, à chacun ses attentes secrètes. Éviter le pire, ne pas entrer dans leur jeu. La vie est un défi sans cesse renouvelé.
Je n'ai accroché ni sur le sujet, ni sur l'histoire, ni sur l'écriture...
La Couleur de l'aube de Yanick Lahens - Sabine Wespieser éditeur
La Couleur de l'aube de Yanick Lahens - Sabine Wespieser éditeur
Au petit matin, Port-au-Prince résonne des affrontements de la nuit. La nuit où, dans une atmosphère lourde de révolte mêlée de banditisme, les visages se confondent, comme se confondent amis et ennemis. Angélique et Joyeuse attendent leur jeune frère Fignolé. Dans l'alternance de leur inquiétude et de leur voix, surgit un pays à la dérive, anéanti par les dictatures, la misère, le non-droit. Vivre est survivre. Il faut affronter le poids des traditions, les trahisons, la violence, l'injustice, la misère toujours. Une violence sourde gronde en permanence, celle de la liberté qui s'affiche, celle des renoncements, celle de l'espoir étouffé. Fignolé n'est pas rentré cette nuit.
Commencée juste après le tremblement de terre, ma lecture a évidement été un peu moins objective ou peut être simplement éclairée d'une connaissance nouvelle de ce pays... Encore un livre construit à deux voies, deux soeurs diamétralement opposées qui racontent la difficulté de vivre dans cet Haïti abandonné de tous. Un beau roman qui ouvre les yeux sur ces laissés-pour-compte.
La Taille d'un ange de Patrice Juiff - Albin Michel
La Taille d'un ange de Patrice Juiff - Albin Michel
Sur le tranchant des sentiments les plus noirs, neuf nouvelles explorent les mécanismes du genre humain, poussant les personnages jusqu'à leurs limites, dévoilant leur fragilité, leur fracture. Ils doivent trouver en eux-mêmes le ressort pour prendre leur destin en main ; ils en sont capables, chacun en est capable, y compris dans les moments les plus sombres. Ainsi cet homme qui, après une dispute conjugale, rencontre Richard, au bord du suicide. Ainsi cette jeune femme qui ne réalise que dans la peur de la perte combien elle aime son enfant, et combien son enfant l'a portée, elle. Ainsi ces frères et sœurs que l'instinct de survie délivre parce qu'ils ont en eux, tous, l'espoir qui les maintient debout. Cette flamme d'espoir, c'est leur salut.
J'ai beaucoup aimé ces nouvelles écrites avec simplicité mais dont l'issue est parfois déroutante... (je pense que c'est le grand favori)
La Tête en friche de Marie-Sabine Roger - Le Rouergue
C'est pas qu'il soit plus bête qu'un autre Germain, non, même si beaucoup le pensent et lui le premier. Un peu simple, bourru. Un grand gaillard pas bien servi par la vie. Pas du genre à lire des livres, voyez. Et Margueritte, c'est pas qu'elle soit gâteuse du haut de son grand âge. C'est pas qu'elle radote auprès des inconnus pour passer le temps. Mais ça fait 86 ans qu'elle en emmagasine, du savoir et des souvenirs. En bref, c'est pas qu'ils soient faits pour se rencontrer ces deux-là.
Et pourtant au parc, chacun à compter les pigeons, ils vont faire connaissance, se parler, se reconnaître, se guetter et s'apporter l'un à l'autre du réconfort. Germain découvre la force et la richesse des mots, il prête une oreille de plus en plus attentive aux lectures de Margueritte et l'accompagne quand sa vue à elle défaille. Une amitié improbable s'est nouée entre deux solitudes que plusieurs générations séparent.
La Tête en friche de Marie-Sabine Roger - Le Rouergue
C'est pas qu'il soit plus bête qu'un autre Germain, non, même si beaucoup le pensent et lui le premier. Un peu simple, bourru. Un grand gaillard pas bien servi par la vie. Pas du genre à lire des livres, voyez. Et Margueritte, c'est pas qu'elle soit gâteuse du haut de son grand âge. C'est pas qu'elle radote auprès des inconnus pour passer le temps. Mais ça fait 86 ans qu'elle en emmagasine, du savoir et des souvenirs. En bref, c'est pas qu'ils soient faits pour se rencontrer ces deux-là.
Et pourtant au parc, chacun à compter les pigeons, ils vont faire connaissance, se parler, se reconnaître, se guetter et s'apporter l'un à l'autre du réconfort. Germain découvre la force et la richesse des mots, il prête une oreille de plus en plus attentive aux lectures de Margueritte et l'accompagne quand sa vue à elle défaille. Une amitié improbable s'est nouée entre deux solitudes que plusieurs générations séparent.
Très facile à lire peut être un peu trop, du bon sentiment, de la belle ficelle pas toujours très fine, un joli paquet mais pas inoubliable, c'est de la littérature pour ado et je ne connaissais pas ce genre...
Le Rapport Stein de José Carlos Llop - Jacqueline Chambon
Fin des années 60, Majorque. Pablo Ridorsa ne connaît ses parents qu'à travers quelques cartes postales envoyées depuis le monde entier. Il vit chez ses grands-parents, dans une atmosphère lourde de bonne éducation et de certitudes étouffantes. Telle une couleur vive projetée sur un mur gris, l'arrivée du jeune Guillermo Stein secoue le collège de jésuites dans lequel Pablo prolonge son ennui.
Dans ce terne ambiant, Guillermo Stein, c'est l'intrusion de la différence et d'une liberté lointaine, au-delà de l'enceinte du collège, au-delà de la ville. C'est aussi le mystère, la jalousie. Sa présence provoque un véritable bouleversement et nourrit à ce point la suspicion qu'une enquête sera menée sur lui. Pablo quant à lui se laisse guider par sa curiosité ; ses découvertes lui ouvriront les portes d'autres mondes et bouleverseront à jamais sa vie.
Dans ce terne ambiant, Guillermo Stein, c'est l'intrusion de la différence et d'une liberté lointaine, au-delà de l'enceinte du collège, au-delà de la ville. C'est aussi le mystère, la jalousie. Sa présence provoque un véritable bouleversement et nourrit à ce point la suspicion qu'une enquête sera menée sur lui. Pablo quant à lui se laisse guider par sa curiosité ; ses découvertes lui ouvriront les portes d'autres mondes et bouleverseront à jamais sa vie.
De ce livre je retiendrais une atmosphère un peu lourde et ouatée qui n'est pas sans me rappeler L'ombre du vent de Zafon dont je vous parlerai bientôt.